Le Grand Juge-Justicier

Les Etats-Unis viennent de publier le rapport annuel du Département d’Etat. Chaque année, le grand justicier du monde libre affiche les résultats de l’examen de démocratie qu’il fait passer au reste du monde.

Il y juge les progrès des uns et les retards des autres concernant les droits de l’homme. Comme dans une institution scolaire, on distribue des tableaux d’honneur, des blâmes. Comme à l’école, les cancres reçoivent d’abord des avertissements, ils sont menacés d’embargo puis de sanctions plus sérieuses qui peuvent aller jusqu’à l’intervention militaire. (faut pas déconner avec la Démocratie !)

Comme à l’école, l’examinateur, lui ne passe pas les épreuves : son rôle consiste à préparer le sujet d’examen, à établir la grille d’évaluation et à décerner les bonnes et les mauvaises notes.
Mais voilà, à l’école, le professeur est habilité à assumer toutes ces responsabilités. Car avant de s’ériger en juge, il a fait des études couronnées par un diplôme qu’une instance légale lui a accordé ; il détient un « savoir » qu’il a prodigué à ses élèves ; il leur a fait faire des exercices d’application ; il leur donne un exemple à suivre. Quand il évalue une copie, il sait distinguer le juste du faux, car lui ne commet pas les fautes dans lesquelles ses élèves peuvent tomber.
Or, les Etats-Unis épinglent tel pays qui pratique la torture mais oublient que le monde entier a été horrifié par Les photos d’ABOU GHRAIB.

Ils tirent sur tel autre qui continue à recourir à la peine capital mais s’imaginent que personne n’est au courant des 59 américains CONDAMNES A MORT et exécutés en 2004.
Ils montrent du doigt les pays qui refusent de respecter les conventions internationales mais détiennent depuis des années, sans jugement 660 prisonniers à GUANTANAMO.

Ne mentionnons ni le rejet de la Cour pénale internationale, ni le refus des accords de Kyoto, ni… ni…